Le quartier de l’Alma à Grenoble a été le théâtre d’une nouvelle fusillade le dimanche 14 avril, quatre mois après un incident similaire survenu en décembre dernier sur la place Edmond-Arnaud, au cœur de cette zone connue pour être un haut lieu du trafic de drogue.
Deux hommes circulant à moto ont ouvert le feu avec des armes automatiques, reproduisant presque à l’identique la scène qui s’était déroulée le 16 décembre dernier. Vers 21 heures, un individu armé d’un fusil d’assaut de type kalachnikov est descendu d’une moto, pilotée par un complice, pour tirer plusieurs rafales en direction de la place Edmond-Arnaud, point névralgique du trafic de stupéfiants dans la région grenobloise. Les agresseurs ont pris la fuite rapidement après les tirs, alors que les forces de police convergeaient vers les lieux.
Les pompiers, dépêchés sur les lieux, ont pris en charge un homme de 40 ans légèrement blessé au talon à proximité de la rue du Commandant-L’Herminier. Il semble que sa blessure soit due à un éclat de bitume ou de pierre, et non à une balle. Un autre individu a également été légèrement blessé par des éclats similaires.
La police nationale a immédiatement sécurisé la zone pour mener les premières investigations. Plusieurs douzaines d’étuis compatibles avec des munitions d’armes de guerre ont été découverts sur place.
Selon les autorités, cette fusillade s’inscrit probablement dans le cadre d’une tentative d’intimidation d’un gang rival opérant dans la même zone. En décembre dernier, des tirs similaires visaient probablement à évincer une concurrence récemment établie au même endroit. Quelques jours après cet incident, deux individus, liés au gang local, ont été arrêtés à La Tronche en possession d’une kalachnikov et de deux pistolets 9 mm.
Lors d’un procès l’automne dernier, qui a vu la condamnation de 12 prévenus à des peines de prison allant de six mois à huit ans, il a été révélé que le trafic de drogue dans le quartier de l’Alma générait environ 20 000 euros de chiffre d’affaires par jour, soit plus de 600 000 euros par mois et environ 7,3 millions d’euros par an. Ces chiffres mettent en lumière l’ampleur du commerce illicite dans cette zone.